Comment reconnaître les gréements traditionnels

Naviguer sur des bateaux modernes n’est pas un problème si l’on connaît les silhouettes qui étaient celles du passé ! C’est d’autant plus vrai que les bateaux modernes empruntent aux modèles plus anciens leurs bouts-dehors, leurs voiles à corne et bien d’autres solutions aux problèmes techniques…

1. Reconnaître les voiliers

Peu importe que nous soyons des marins occasionnels ou des navigateurs expérimentés, que nos excursions en mer se déroulent sur la côte ou plus loin, être capable de reconnaître et de nommer un voilier classique par sa forme fait partie de notre patrimoine maritime. C’est une chose vivante qui perdurera aussi longtemps que la connaissance de ce gréement et de ses noms sera transmise. Il est intéressant de noter qu’à une époque où les bateaux commencent à voler, pratiquement aucun navire ne quitte le chantier naval sans bout-dehors, tout comme les navires du passé qui faisaient partie de la marine en bois.

2. Un seul mât !

Les gréements les plus simples sont ceux qui n’ont qu’un seul mât et une seule voile, et sont connus sous le nom de catboats. Le mât n’est généralement pas recouvert de haubans et est situé loin à l’avant du navire. Il est courant que les sloops n’aient qu’un seul mât. Cependant, ils possèdent deux voiles, dont le foc à l’avant et la grande voile à l’arrière du mât. C’est de loin le type de gréement le plus typique utilisé sur les bateaux de plaisance modernes. Toujours avec un seul mât, mais désormais équipé de deux voiles (une trinquette et un foc), le cotre allie beauté et efficacité, notamment lorsqu’un foc est placé au-dessus de la grand-voile. Il s’agit d’une voile carrée qui est relevée par beau temps. Elle englobe la surface totale de la grand-voile.

greement 2 mats

3. Deux jambes !

Pour une taille précise, les concepteurs préfèrent généralement avoir des bateaux équipés de deux mâts. Le gréement peut être divisé en deux et réduire la taille des voiles, et il est plus facile à gérer pour les membres de l’équipage. Dans un gréement de ce type, il est également plus facile de contrôler le flux d’air entre les voiles, et par conséquent sur l’efficacité de l’ensemble du plan de voilure. Le ketch possède deux mâts. Le plus petit, appelé artimon, est situé à l’arrière, et le grand mât est à l’avant. C’est le yacht à deux mâts le plus courant, même si certains yachts qui correspondent à cette description sont en fait des yawls. Sur ces yachts, le mât arrière, plus court, est situé à l’arrière du gouvernail. C’est ce qu’on appelle un mât asymétrique. Si le mât avant est plus petit ou a la même taille que le mât arrière, nous sommes en présence d’une goélette. Sachez qu’une goélette peut avoir plus de deux mâts et fait partie des plus beaux gréements ! Le mât avant, comme la voile qu’il porte, est appelé la misaine.

4. De la toile, du bois… et beaucoup de cordages !

Un voilier est composé de tout cela, et choisir uniquement le nombre de mâts pour le définir serait trop simpliste ! Les grandes voiles modernes sont généralement de forme triangulaire. Elles sont alors appelées Bermudes ou Marconi car leurs bords d’attaque sont fixés au mât. Lorsque leur bord le plus long est déplacé vers une antenne qui sert de vergue, elles sont appelées latines. Si la voile est carrée, elle est attachée à un spon ou à une vergue. Le nom que l’on donne à la voile est basé sur la position du point de drisse dans la vergue. S’il se trouve à l’avant de la vergue, la voile sera appelée… un tiers ! Si la drisse est frappée à une extrémité, la vergue sera appelée corne et recevra une autre drisse qui sera utilisée pour le virement de bord. Cette technique de gréement est dite aurique lorsque la drisse est parallèle au mât. Si elle est remplie au point que la voile semble être presque triangulaire, on l’appelle hoari. Si la drisse est attachée au mât en son milieu, il s’agit d’une voile oblongue dont le nom est basé sur son emplacement dans le gréement, comme le perroquet de hunier et le cockpit…

Ces termes, concepts et solutions peuvent sembler dépassés. Cependant, une visite dans un musée maritime permet de constater que les anciens connaissaient et utilisaient bon nombre des méthodes et solutions que nous essayons de réinventer. Si elles sont plus efficaces, c’est simplement parce que nous disposons de cordages et d’autres matériaux modernes. Ainsi, ne croyons pas que nous ayons inventé quoi que ce soit en utilisant nos manilles en textile (qui étaient à l’époque connues sous le nom de herses à boutons) et nos anneaux de friction, ainsi que nos yeux à palettes, nos bowsprits et nos ballasts…

Les architectes et les designers d’aujourd’hui s’appuient sur une multitude de connaissances et de techniques du passé. Leur talent consiste à choisir et à combiner le meilleur du passé et du présent !