L’utilisation de la godille a été remplacé progressivement par les moteurs, les hors-bords et autres auxiliaires. Il s’agit pourtant d’un mode de propulsion à la fois écologique et efficace. Et si on la retrouvait ? La godille est si peu répandue dans les marinas qu’elle en devient presque artificielle ! C’est pourtant une méthode précise pour effectuer des manœuvres portuaires, comme faire passer votre bateau dans les catways, ou déplacer votre poste d’amarrage sans perturber la tranquillité des voisins. La godille peut également vous permettre de vous déplacer en cas de panne de moteur ou pour compenser une barre malade. Il n’est pas difficile de l’apprendre et de la pratiquer : un matériel d’aviron de qualité, un bateau adapté et un peu d’instruction, dans le cas d’une éventuelle instruction par un moniteur expérimenté.
1. Prêt à frapper la godille !
L’aviron fait une petite balançoire et donne juste assez d’élan pour propulser la petite coque jaune à travers le trou de souris qui peut s’ouvrir sur le bassin. Alors que nous faisons le tour de la terrasse de la « Baleine bleue », un spectateur nous fait un signe du pouce. Nous ne savons pas si c’est le bateau qu’il montre du doigt ou la façon dont il navigue.
Si nous étions au volant, je suis certain qu’il n’aurait pas montré cette expression de gratitude. En tout cas, nous ne l’aurions pas remarqué. Ceci pour affirmer que la godille, en plus d’avoir une empreinte carbone très faible, crée de la sympathie et offre la possibilité d’un déplacement et d’une propulsion aussi silencieux qu’efficace.
2. Long et élégant !
L’aviron est la chose la plus importante. Elle doit être construite en bois long et mince, avec une lame allongée. Elle doit être suffisamment longue pour que, lorsqu’elle est utilisée, la poignée soit à peu près à la hauteur des épaules d’une personne debout. Un aviron avec un angle d’inclinaison sur le tableau arrière peut fonctionner, mais l’idéal est d’utiliser un aviron de poupe, mais la conception des bateaux modernes ne les rend pas idéaux pour cela…
Un aviron de qualité est capable de propulser sans fatigue un bateau qui pèse jusqu’à plusieurs tonnes. Après la mise à l’eau, la godille maintient l’avancée du bateau et c’est pourquoi elle est particulièrement efficace sur une coque à déplacement à condition que la coque soit lisse. Il est déconseillé de compter sur une quelconque assistance de sa part sur les pneumatiques ou les dériveurs, et même les dériveurs en forme de baignoire pour enfants ne sont pas adaptés à ce type de propulsion.
Un aviron peut être un fardeau sur l’eau et vous ne savez pas où le ranger pendant la navigation. C’est peut-être la raison pour laquelle on pense si peu à la godille. Pourtant, cette sécurité supplémentaire devrait trouver sa place dans cette étonnante méthode pour gagner ou conserver son autonomie. Quand le vent est faible, quand la mécanique s’arrête ou quand vous cherchez à changer de place. La godille est bien vivante !
3. Naviguer en godille : un apprentissage avec un entraîneur
Le cours de navigation de Glenans admet que « la description du processus de godille n’est d’aucune utilité pratique ». C’est tout à fait exact : l’apprenti godilleur ne peut progresser qu’avec les mains sur le manche et ses premiers coups de poignet seront accompagnés des mouvements d’un initiateur…
Pour simplifier le processus, il faut prendre la rame et la mettre à plat. Lors de la descente, le poignet fournit l’angle nécessaire pour garantir la poussée, et pour que la rame glisse hors de la serrure. Lors de la poussée, le poignet pivote. Il s’incline, entraînant la lame dans une course inverse. La direction est déterminée par une pression plus ou moins forte sur l’un ou l’autre des bords.
Si vous voulez essayer sans qu’un expert à la barre ne supervise votre apprentissage, écrivez à l’arrière du bateau les règles suivantes :
- Le mouvement doit être continu, de façon à ce que la rame soit proche de l’Oarlock.
- La rame doit être tenue de manière à ce que l’opérateur se trouve toujours exactement du même côté de la lame.
- Les mains ne doivent pas pouvoir glisser sur les poignées. Seuls les poignets sont capables de contrôler l’angle et l’inclinaison.
- Le secret réside dans le moment précis où le poignet bascule entre le mouvement avant et le mouvement arrière.
Une fois le geste de base appris, il est maintenant temps d’améliorer le geste, d’être capable de contrôler le vent et la direction du bateau et surtout, de pratiquer dès que vous le pouvez. Pour ne pas avoir besoin de mécanique, en particulier pour les voyages courts et faciles où la mécanique n’est pas nécessaire.